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Title Cappadocia

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La Géomorphologie de Cappadoce


Description Générale | L'Activités volcanique

Effets de l'Erosion

Comme on l'a vu, le cycle récent d'érosion commença immédiatement à la fin de l'activité volcanique conséquence d'un processus climatique plus humide que l'actuel qui s'établit au Quaternaire. La dynamique de l'activité érosive est à mettre en relation avec un ensemble de facteurs interdépendants qui conditionnent, avec une plus ou moins grande influence de chacun, les différences de l'aspect morphologique qui en résulte. Les phénomènes éoliens, fluvio-atmosphériques, thermoclastiques, produisent des réactions différentes suivant la composition lithique et les caractéristiques structurales de l'ensemble. Par conséquent un processus dynamique finit par s'instaurer entre les facteurs climatiques, lithiques et structuraux qui, par une série de réactions de déséquilibre, tend à atteindre une stabilité finale se traduisant en pratique par la dégradation et le nivellement des formes.
 

Fig. 15: Rapport entre les facteurs lithologiques et l'érosion
A
Lithologie
A'
Tufs très compacts, homogènes, à grain fin
A''
Tufs à fine ponce, peu compacts, à grain moyen
A'''
Tufs à grain moyen, compacts, avec des fractures obliques au plan de la stratification
I
Désagrégation
I'
Erosion éolienne et thermoclastique
I''
Erosion due aux fractures préexistantes, aux précipitations et à l'action du gel
I'''
Erosion due aux eaux de lessivage; déchaussement de la base
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Dans son ensemble (Fig. 15), le processus érosif du territoire présente, géologiquement parlant, des aspects très récents; en effet, l'extrême variété des formes et les fortes déclivités démontrent que l'on est encore loin de la phase de nivellement complet. Les différentes modalités suivant lesquelles se manifeste la dynamique érosive dans le territoire permettent une subdivision, d'une part, en zones dans lesquelles il est possible d'observer le développement de toute une gamme de formes (Göreme, Ürgüp, Çavuþin, Uçhisar), d'autre part, en zones où prévaut un type unique de formes (Ihlara) et enfin, en zones où se produit un développement partiel des formes (Selime, Derinkuyu, Soðanlý Dere). Parmi les zones où il est possible de reconnaître le développement de toute une série morphologique, la plus caractéristique est celle du versant de la vallée du Kýzýlýrmak. Le flux du courant fluvial et l'abaissement du niveau de son lit sont les principaux artisans de l'érosion et du transport des matériaux érodés. La pente naturelle du versant de la vallée, en outre, favorise les phénomènes susdits. Les eaux de ravinement, canalisées dans un système réticulaire de fractures préexistantes, ont formé une myriade de petites vallées. Ces petites vallées ont été rapidement creusées grâce à la fissuration préexistante de la roche, à leur perméabilité et leur désagrégation aisée, et au continuel apport de matériaux, imputable au rapide débit du fleuve. Le point de départ de presque tous les sillons des vallées est disposé le long d'un axe que suit la route conduisant de Ürgüp à Nevþehir. Le rapide phénomène d'érosion a engendré de profondes entailles aux flancs abrupts et sinueux où l'action éolienne a commencé ici sa phase de modelage des parois; on note en effet les premiers exemples d'érosion en "nid d'abeille".

 

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Ph. 16: La vallée dite des moines aux environs de Zelve.
Type de paysage se situant à mi-chemin entre les groupes de cônes et les cônes isolés appartenant encore au secteur intermédiaire du profil valloné de drainage principal. C'est une zone de grande activité érosive où les eaux de ruissellement sapent la base des roches.

Les versants sinueux et continus de ces secteurs de vallées ont permis à l'homme de réaliser, localement, par creusement de la paroi, un réseau d'habitations superposées qui occupent une grande partie du versant lui-même, comme cela apparaît à Göreme, à Ürgüp, à Çavuþin et également à Uçhisar.

Vers l'embouchure des vallées, où la mécanique érosive a réalisé une phase de dégradation majeure et parfois un complet nivellement, les versants perdent de leur continuité laissant la place à des formes survivantes isolées (les caractéristiques cheminées des fées en forme de clochetons) (Ph. 17). De tels clochetons présentent un aspect conique avec des flancs arrondis, des parois dont l'inclinaison est généralement supérieure à 60', surmontés par un chapeau de matière tufière plus résistante qui ralentit, pour un certain temps, le processus ultérieur de désagrégation mécanique. L'état de fracture préexistant en général proche de la verticale, ouvre la voie à des phénomènes thermoclastiques et de ravinement qui isolent peu à peu, dans la masse tufière, des blocs polygonaux, d'une dimension de quelques mètres cubes (Ph. 16, Fig. 16) sur lequel l'action éolienne agit en provoquant l'arrondissement des flancs.

 

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Fig. 16: Evolution morphologique de la série des tufs
  1. Fractures verticales
  2. Groupe de cônes
  3. Cônes isolés
  4. Nivellement

L'équilibre statique très précaire des clochetons se maintient tant que le chapeau de protection ne tombe pas; dès la chute de celui-ci, le phénomène de désagrégation totale est très rapide. A la désagrégation des clochetons contribue, en outre, le déchaussement de la base provoqué par l'es eaux de ravinement, la compacité variable de la roche et les systèmes de fractures. A cela s'ajoutent les travaux d'excavation exécutés par l'homme qui ont affaibli considérablement la structure. L'ampleur du phénomène, qui représente la caractéristique essentielle du territoire, peut être observée dans toutes ses phases d'évolution aussi bien à Zelve qu'à Çavuþin, Uçhisar, et Ürgüp (Ph. 15).

Le cañon du Melendiz Suyu, dans les environs d'Ihlara, est au contraire un exemple typique où la dynamique érosive a créé, comme manifestation morphologique dominante, une étroite vallée à parois presque verticales. Un tel phénomène est imputable, d'une part, aux caractéristiques du bassin d'alimentation et, d'autre part, à la consistance de la masse rocheuse et à la prédominance d'un système de fractures le long d'un axe unique. Le fleuve entamera toujours davantage la vallée, en tendant à réduire l'écart existant entre le bassin récepteur et le niveau de la plaine où il débouche dans les environs d'Aksaray.

Le sillon de la vallée s'est installé dans des strates de tufs rougeâtres et marrons, peu résistantes dans les niveaux inférieurs, où l'on note des phénomènes d'érosion souterraine qui provoque l'effondrement de masses rocheuses considérables comme on peut le voir près d'Ihlara.

La majeure partie du territoire est cependant concernée par des zones où la mécanique érosive n'a pu jouer que partiellement, en engendrant un aspect morphologique qui peut être considéré comme intermédiaire par rapport aux phénomènes limites de la vallée du Kýzýlýrmak et du Melendiz Suyu. Généralement, il n'y a pas de caractéristiques bien définies pouvant être représentées par des manifestations de faible importance comme dans la zone de Derinkuyu ou bien par des associations de cañons et de pyramides d'érosion comme Selime, ou encore par des érosions de type dentelé, relativement peu profondes, comme Soðanlý Dere.

L'eau étant l'un des principaux agents de l'évolution du territoire, le phénomène sera d'autant plus rapide que les zones se trouveront liées aux bassins d'alimentation. Le processus sera plus lent au contraire dans les terrains plutôt plats et où la circulation de l'eau existe seulement durant les précipitations atmosphériques.

PRÉVISIONS

Nous avons analysé jusqu'ici, le déroulement des événements géologiques, les caractéristiques morphologiques saillantes du milieu, la dynamique des phénomènes érosifs qui en altèrent plus ou moins rapidement et profondément la physionomie particulière. A ces facteurs s'est ajoutée, dans les temps historiques, l'activité humaine qui a cherché constamment dans le territoire des éléments de subsistance et d'habitabilité, en cultivant les pentes arides et en creusant des habitations dans la roche au point d'atteindre parfois des formes expressives de haut niveau artistique.

Si, du point de vue humain, un tel phénomène représente un exemple particulier du processus créateur, considéré sous l'aspect lithogéologique et géomorphologique, il constitue un élément négatif qui accélère le processus de désagrégation et d'érosion. Les zones où la dynamique érosive agit avec le plus d'intensité sont celles où les oeuvres d'implantation humaine sont plus importantes et plus denses.

Conserver l'aspect actuel des formes particulières et des structures ne signifie pas arrêter le processus d'évolution et de transformation, ce qui conduirait au contraire à des déséquilibres qui se traduiraient dans les faits par une accélération du phénomène de destruction. Les interventions devront s'organiser au contraire, une fois acquise l'exacte connaissance de la dynamique des phénomènes, tant sur le plan régional que dans le détail, de manière à ralentir le processus érosif en action. Un événement hydrogéologique quel qu'il soit en effet, même d'importance catastrophique, n'est autre que la somme d'une série de réactions de déséquilibre, incompréhensibles à l'oeil profane, qui vont s'accumulant dans le temps.

Il s'agira, par conséquent, d'établir un programme d'interventions, dans le cadre de la dynamique érosive, en procédant à un aménagement hydrogéologique des bassins hydrographiques par des ouvrages, dont le but général sera d'opérer le drainage, et par des aménagements visant à stabiliser les versants des vallées. Pour la préservation des formes particulières (les clochetons, les tours, etc.) on devra évaluer les interventions les plus valables suivant les situations particulières, comme la bonification des parois rocheuses, leur consolidation, leur imperméabilisation, leur maintien par des crampons, etc.

Nous ne pouvons conclure cette étude sans mettre l'accent sur l'extrême urgence de l'exécution de ces travaux de restauration. Le phénomène érosif a atteint une accélération capable de compromettre sérieusement ce milieu naturel exceptionnel, dont la valeur, depuis la préhistoire, s'est accrue par la présence de l'homme et par les modifications qu'il a apportées pour satisfaire ses exigences vitales.

Description Générale | L'Activités volcanique

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